Chicoutimi /

BAB EL OUED

04
Nov. 2015

5 octobre 88. La révolte des jeunes enflamme le quartier populaire de BAB EL OUED, puis de l’Algérie. En tirant sur la foule, provoquant plusieurs morts, le gouvernement venait, sans le vouloir, de livrer la rue aux islamistes. Les mosquées du quartier deviennent alors le berceau de l’intégrisme religieux qui allait plonger les Algériens dans une guerre sanglante qui dura plus de 10 ans.
Aujourd’hui, la paix est revenue dans le quartier le plus pauvre d’Alger. Mais les stigmates de la DÉCENNIE NOIRE sont toujours bien présents.
Son héritage de quartier populaire aux ambiances toutes méditerranéennes d’amitié et de solidarité ne suffit pas à faire oublier l’état de décrépitude des cités, le chômage qui atteint des sommets et les mœurs qui se radicalisent alors que de nouvelles drogues apparaissent.
BAB EL OUED étouffe à nouveau, abandonné par un gouvernement pourtant riche, et semble plus que jamais cristalliser le marasme dont souffre le peuple algérien.

ROMAIN LAURENDEAU
ROMAIN LAURENDEAU est un photographe français né en 1975. Longtemps amateur, il décide de se consacrer entièrement à la photo en 2011, après une transplantation cornéenne qui lui sauve la vue et la vie. Dès lors, il ne cesse de réaliser des reportages de nouvelles et de documentaires en immersion. Récompensé à plusieurs reprises, il obtient le prix AFD du meilleur photoreportage pour son travail en Algérie. Il fait partie aujourd’hui de l’Agence Hans Lucas.

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